Les yeux rivés sur le thermomètre, on attendait que la météo arrête de nous jouer des tours afin de faire la traditionnelle visite de printemps à Orchis vanillé. Les températures du début du mois de mars nous ont fait croire au réveil printanier, mais c’était sans compter le retour du froid pour une dizaine de jours, avant de finalement faire une belle remontée à la fin du mois, nous permettant ainsi d’aller ouvrir nos ruches (mais pas trop longtemps quand même !). Objectif : évaluer l’état de la colonie.
Très concrètement, l’apiculteur va observer chacun des cadres de la ruche, en cherchant d’abord à voir si tous les cadres sont occupés et par quelle quantité d’abeilles. Il va ensuite s’attacher à vérifier la présence de la reine et lui faire un petit point de couleur sur le thorax pour mieux la repérer par la suite. Il évalue également la qualité de la ponte : couvain (l’élevage des jeunes abeilles), proportion de cellules qui donneront des mâles : les faux-bourdons (et point trop n’en faut !). Le nid à couvain se situe au centre de la ruche, et c’est là qu’on y trouvera généralement la reine. En périphérie de ces cadres, on contrôlera la présence de provisions (miel) et de pollen.
Une fois le bilan dressé pour Orchis vanillé et ses voisines, on procède à l’équilibrage des colonies. Deux cas de figure :
– la colonie est forte : on lui donne davantage de place pour continuer son développement et aussi éviter le phénomène d’essaimage (dont il sera question dans une prochaine actu).
– la colonie est faible : on lui donne un coup de pouce en la « resserrant » pour que les abeilles concentrent leurs activités et leur énergie sur moins de cadres (moins de perte de chaleur également), et en lui donnant des cadres de provisions.
Après cette intervention, on laisse nos petites protégées tranquilles pour un moment, avant la prochaine visite de contrôle, dépendante du bon vouloir du thermomètre. Nous sommes impatients, surtout que, timidement, les premiers boutons de colza commencent à éclore en cette fin de mois. Cette plante nous est si précieuse car elle constitue une des ressources mellifères indispensables au lancement de la saison. Affaire donc à suivre…