S’il a fait aussi chaud qu’en 2019 en moyenne, le défit de pluie n’a RIEN à voir. -30% en 2019, -84% cette année…le ressenti et les conséquences environnementales n’ont rien à voir. Pour la première fois, première fois, on a vu des « morceaux » de forêt devenir jaune, puis virer à l’orange-brun caractéristique des arbres mourants.

ruches au bord d'un étang dans la dombes

L’eau est pourtant une ressource clé du développement de la colonie. Elle permet de réguler la température intérieure de la ruche et d’élever le couvain. Elle entre dans la composition de la bouillie donnée aux larves et celle de la gelée royale. De courageuses abeilles « canadair » sont spécialisées dans sa collecte et c’est une mission plutôt risquée.  Le courant ou les grandes étendues d’eau peuvent vite conduire à la noyade (cf les piscines) et elles deviennent des proies faciles lorsqu’elles sont immobilisées en un point précis. On s’est donc assurés qu’elles aient de quoi boire à proximité.

abeilles butineuses rentrant à la ruche

27°C 🌡 est la température de vol idéale pour les abeilles. Au-delà, leur performance diminue de manière croissante jusqu’à les clouer au sol autour de 44°C. Quand elles volent, elles battent des ailes près de 200 fois par seconde. Leur corps s’échauffe donc assez vite et les abeilles ont du mal à évacuer le surplus de calories. Plus l’air extérieur est chaud, moins elles sont capables de réguler leur propre température. Elles sont donc contraintes de réduire leurs aller-retours, ce qui diminue logiquement la quantité de nectar amassée par jour.

Et elles ne sont pas les seules à avoir du mal, nous aussi on accuse le coup. 🥵

travail sur un rucher confidences d'abeilles

À l’image de l’apiculteur en chef 👆 on a travaillé au maximum sans nos tenues de protection et en totale symbiose avec les abeilles qui sont venues boire nos gouttes de sueur. 💦

Parce que oui, peu importe les conditions, il fallait bien qu’on abatte le travail. Finaliser d’abord la récolte de châtaignier en Isère, puis rapprocher la ruche du Rhône pour offrir plus de ressources mellifères aux abeilles (avec les ronces notamment). Fouiller la ruche de fond en comble pour trouver la reine et l’isoler pour préparer le terrain pour le traitement contre le parasite varroa.

recherche de la reine dans les ruches

On en profite au passage pour former de nouveaux essaims pour la saison suivante. Ils pallient les pertes hivernales et augmentent le cheptel (donc le nombre d’abeilles et ça, c’est LA bonne nouvelle). Ils sont aussi cédés à des particuliers qui se lancent ou remplacent leurs colonies.

L’élaboration du miel

alvéoles de cire remplies de miel de châtaignier

Des belles alvéoles de miel de châtaignier. 👆

Quand on rentre dans la miellerie, aucun doute possible quant à l’origine du nectar, l’odeur enivrante, puissante, et caractéristique de ce miel ne trompe pas. Le châtaignier et son caractère bien trempé, on l’adore ou on le déteste, mais il ne laisse pas indifférent.

Vous avez remarqué, on parle beaucoup de « nectar ». À juste titre puisque le nectar est la ressource la plus travaillée et échangée par les abeilles. Le miel est en effet le résultat de très très nombreux échanges de nectar entre les abeilles. Il passe de 70% à 18% d’eau et s’enrichit en enzymes pour devenir du miel.

échange de nectar entre ouvrières

Regarder l’échange en vidéo

Sur la photo/vidéo, on voit l’abeille de gauche qui régurgite le contenu de son estomac / jabot social et l’étale en couche très fine sur sa langue. Elle favorise ainsi l’évaporation et permet à ses sœurs d’aspirer le contenu pour l’enrichir à leur tour. Cet échange s’appelle la trophallaxie.

Bon, en ce qui nous concerne, on échange d’une manière un peu différente, moins délicate diront certains… C’est plutôt à sens unique et en théorie on ne régurgite pas un si bon miel 😂.

cadre de miel

Bel été ☀

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