Bourache

Aux nouvelles, ce mois-ci : les abeilles de Bourachen’ont pas autant profité des rayons du soleil comme annoncé par les prévisions météo en juillet. Après un hiver particulièrement froid, et un printemps catastrophique, le mois de juillet n’a pas échappé au mauvais temps, avec +42% de précipitation sur nos ruchers de la Dombes (tout simplement hallucinant).

 

Vous l’aurez deviné, 2021 est une année compliquée pour les apiculteurs ! ☔

 

A ce sujet, aviez-vous remarqué que les prévisions météo ne sont plus si justes que ça au cours des derniers mois ? Vous savez pourquoi ? On parie que vous ne vous doutiez pas que le responsable est le coronavirus ! Oui oui, encore lui. Bien sûr, il n’a aucun impact sur le fonctionnement des algorithmes, mais il détériore la précision de leurs résultats. Pourquoi ça ? Tout simplement parce que le trafic aérien est drastiquement réduit et que chaque avion est une véritable station volante de collecte de données. Moins d’avion, moins de données, donc des systèmes / modèles bien plus approximatifs à partir desquels les ordinateurs doivent travailler. A court terme c’est moins visible, mais les prévisions à plusieurs jours sont largement faussées puisque les calculs sont itératifs. Lorsqu’on multiplie des approximations par des approximations, on aboutit à pas grand-chose de fiable au final.

 

Bref, revenons à nos abeilles.

 

Les abeilles de Bouracheont passé l’été dans la région aindinoise, au cœur de la Dombes, et profitent des innombrables étangs que le pays a à leur offrir !
C’est magique. L’endroit est magnifique, pas âme qui vive autour mis à part une bruyante colonie d’oies sauvages, des canards, et des lapins qui gambadent entre les ruches. Idyllique, on vous dit 👌.

 

Malgré la pluie qui n’en finit pas, le verdict est tombé : les champs de tournesols ont bien aidé à constituer des réserves dans le corps de la ruche et même à récolter un petit surplus. Et ils ne sont pas les seuls à avoir fourni du nectar. De manière assez surprenante, les étangs, qui se sont drastiquement asséchés, ont laissé pousser diverses fleurs à la place de l’eau et les abeilles ont pu en profiter. Parmi ces fleurs, on compte la « renoncule petite douve ». Vous savez ; c’est cette petite fleur jaune à 5 pétales ? On l’a trouvée en grande quantité dans la Dombes, pour le plus grand bonheur de vos abeilles. Les étangs ont également laissé place à d’autres petites fleurs – dont on ne connait le nom – que les abeilles ont pu butiner. Ce mélange de parfums donne encore une fois un miel particulier, et à nouveau de couleur rousse ! Serait-ce des ronces tardives ?

 

Cette année, on procède à la seconde récolte un peu plus tôt que les années précédentes. C’est le gros du travail des apiculteurs pour le mois d’août.

 

Mais alors, comment se déroule-t-elle ?
Plusieurs conditions doivent être réunies. D’abord la météo ; on choisit une belle journée, avec peu de vent et des températures supportables, tant pour les abeilles que pour nous.
Pour rendre les abeilles plus dociles, on utilise un enfumoir. Mais attention : son usage à outrance peut altérer la qualité et le goût du miel, puisqu’il y a un risque de transmission de l’odeur de la fumée sur ce dernier. Voilà pourquoi nous choisissons une journée ensoleillée, plutôt que menaçante par laquelle les abeilles sont plus craintives.

 

Et concrètement sur le terrain, comment ça se passe ?
Ruche après ruche, on soulève la hausse (le compartiment supérieur qui contient le miel) que l’on remplace par une autre vide. On replace le toit et dessus on pose la hausse pleine sur sa tranche. Lorsque toutes les hausses à récolter sont dressées, on met en route le souffleur pour les libérer de leurs abeilles. On travaille par 2, l’un souffle, l’autre stocke dans le fourgon à l’abris des abeilles. Une fois soufflées, elles forment une sorte de tapis dans l’herbe devant les ruches et après quelques minutes elles sont toutes rentrées chez elles.

 

Les cadres sont ensuite apportés à la miellerie pour y être désoperculés. L’action de « désoperculer » consiste tout simplement à retirer la couche de cire déposée par les abeilles sur l’ensemble des alvéoles pleines de miel. Cette opération se fait généralement à l’aide d’un grand couteau bien aiguisé. Une fois désoperculés, on place les cadres dans un extracteur, qui, grâce à la force centrifuge, extrait le miel de chacune des cellules. Finalement, après trois jours de repos dans un maturateur, le miel est mis en pot. Et voilà !

 

Ps : on s’assure à chaque étape de sa qualité en le goûtant…gourmands nous ? On ne voit vraiment pas de quoi vous parlez 😋

 

Rendez-vous en septembre pour évoquer la préparation automnale.