L’hiver n’a pas encore dit son dernier mot, les nuits restent fraîches et les champs sont régulièrement givrés en matinée. Le réveil de la nature et donc celui des abeilles attendront encore un peu.
À défaut de pouvoir ouvrir la ruche, on se contente de surveiller la consommation du bloc de sucre (le candi) posé au-dessus du corps de la ruche. Comme la température extérieure dépasse de plus en plus les 10 degrés au cours des belles journées ensoleillées, nous craignions que les abeilles aient déjà bien entamé leur complément. On soulève donc le toit, la couche isolante, et … « non finalement, elles ne consomment pas tant que ça. L’activité était quasi inexistante sur la planche d’envol, c’est encore calme ici. À contrôler dans 2 semaines. »
S’assurer qu’elles ne manquent pas de nourriture est crucial en début de saison. C’est la période pendant laquelle elles sont les plus vulnérables. Il faut élever les futures abeilles en utilisant d’importantes quantités de pollen, eau, et miel, des ressources difficiles à trouver à l’extérieur sachant que la nature se réveille à peine. C’est un développement à flux tendu au cours duquel les dépenses (de ressources) ne doivent pas être trop supérieures aux apports. Les abeilles comptent sur l’augmentation des ressources environnementales et c’est là qu’elles prennent un risque. Si les conditions météorologiques ne tournent pas en leur faveur et qu’elles sont incapables d’assurer les apports, c’est la famine et la fin. Ça arrive chaque année.
On profite également de cette visite de contrôle pour réaliser le premier traitement de la saison contre le varroa et libérer les abeilles de ce fléau. Il affaiblit les abeilles (consomme leur corps gras), facilite le développement de maladies, et la transmission de 5 à 18 virus. Pour l’éliminer, on utilise l’acide oxalique qui est un produit naturel. Les varroas tombent alors au fond de la ruche sur une plaque blanche sur laquelle il est facile de vérifier l’efficacité du traitement et de se faire une idée de la gravité de l’infestation.
Pour la visite de printemps, nous attendrons sûrement un peu plus que l’an dernier. C’était parti fort, il a reneigé le 15 mars, puis fait très froid quasiment deux semaines de suite. Nous avions beaucoup fait pour défaire ensuite … mieux vaut être un peu patient plutôt que de perdre beaucoup de temps.