Alp'Iso Renov

Du coup, on ne les a pas trop dérangées en février, on a simplement été s’assurer que les abeilles ne manquaient de rien. La visite post hivernale se prépare avec beaucoup d’appréhension et de questions. La colonie était-elle suffisamment populeuse, les réserves suffisamment importantes, les prédateurs extérieurs ont-ils fait des dégâts, les abeilles sont-elles en vie, ont-elles repris leur activité ? Ces questions nous tracassent jusqu’à ce qu’on constate avec beaucoup de soulagement le va-et-vient sur la planche d’envol des abeilles les plus téméraires. L’appréhension laisse alors place à l’excitation et on se projette déjà dans la saison apicole en imaginant les futures récoltes que pourra faire Coquelicot.

 

On est le 5 février et pour le moment c’est le calme sur les pistes d’envol. Pas un vrombissement, pas un quadrimoteur pour percer la brume, c’est fantomatique au possible, humide, et il y a suffisamment de boue pour réussir à planter une voiture avec chaines (ceux qui nous suivent sur Instagram savent 😅). A défaut de pouvoir ouvrir la ruche, nous allons nous contenter de surveiller la consommation du bloc du sucre (le candi) posé au-dessus du corps de la ruche. Les abeilles y accèdent directement depuis leurs cadres par un trou prévu à cet effet dans la plaque en bois supérieure. On soulève donc le toit et … « Ah, il n’y a vraiment aucune activité. Rien à voir avec le sud où nous étions hier… croisons les doigts. » On profite aussi de cette intervention pour réaliser un dernier traitement contre le varroa et libérer les abeilles de ce fléau avant le début de la saison. On utilise l’acide oxalique qui est un produit naturel.

 

1er mars, passage ravitaillement avec 2 kg de candi supplémentaires. Le soleil brille, il fait 15-16 degrés, et le rucher vrombit de dizaines milliers d’abeilles ravies de retrouver leur liberté, les rayons du soleil, et une légère brise. Chez Coquelicot, elles ne perdent pas une minute pour se mettre au travail, certaines nettoient le fond de la ruche, d’autres vont chercher de l’eau, et les dernières rapportent déjà du pollen ! Elles le trouvent sur les noisetiers et les premiers arbres fruitiers en fleurs (pruneliers principalement). Ces premières pelotes de pollen, accrochées à leurs pattes arrière, signifient que les abeilles d’intérieur préparent de la bouillie larvaire. Ce qui veut dire que la reine s’est mise à pondre et que des larves ont besoin d’être nourries avant de devenir de nouvelles abeilles après quelques jours. La consommation des provisions va exploser et les ressources mellifères disponibles ne suivent pas. Le complément non touché le 5 février dernier est quasiment terminé, par précaution on le complète jusqu’à ce que les fleurs prennent le relais.

 

D’ici 2 semaines, on devrait pouvoir faire la visite de printemps.