champ lavandes rucher confidences d'abeilles 2021

…et à la neige ! Elle est tombée en abondance en Haute-Savoie début décembre pour le plus grand bonheur des stations, moins pour celui des abeilles. C’est un moindre mal puisqu’il est temps pour elles de se reposer et de recharger les batteries avant la prochaine saison. La température extérieure est trop basse pour leur permettre de sortir (et d’aller aux toilettes) et puis la neige, la pluie, et le vent n’incitent pas grand monde à mettre le nez dehors (ou alors juste pour faire une photo 👇).

champ lavandes rucher confidences d'abeilles 2021

Plus frais et plus pluvieux que l’an dernier, on espère que cet hiver ne sera pas suivi par un printemps similaire et catastrophique pour les colonies. Les vagues de froid, elles sont nécessaires en ce moment pour forcer les abeilles à stopper complètement l’élevage (et donc stopper la prolifération du parasite varroa), pour réduire leur consommation de ressources également, mais en avril sur les fleurs, on aimerait ne plus les voir.

Que se passe-t-il dans la  ruche ?

L’essentiel de l’activité de la colonie se concentre au cœur de la ruche où les abeilles hivernent. Elles forment des cercles concentriques pour conserver et faire circuler la chaleur produite au centre. Les abeilles d’extérieur forment un « manteau » thermique qui limite les pertes. Plus il fait froid, plus il se resserre. Il protège le noyau central à partir duquel 15 % des abeilles utilisent asymétriquement leurs muscles de vol pour produire de la chaleur. L’activité est si intense qu’une abeille chauffeuse consomme presque plus d’oxygène qu’une butineuse en vol. Elle se limite donc à une trentaine de minutes d’exercice avant de céder sa place à l’une de ses sœurs. L’objectif est de produire suffisamment de chaleur au centre pour que les abeilles de la périphérie ne sombrent pas en léthargie, tombent sur le plancher, et meurent de froid. C’est ce qui se produit si une abeille est exposée plusieurs minutes à une température inférieure à 6 °C 🥶.
Pour les aider et limiter les pertes thermiques au niveau du « toit », on a placé une couche isolante en polystyrène entre le bois et la tôle. Si elles craignent plus l’humidité que le froid, les aider à réduire leur activité pour se réchauffer ménage leur organisme et leur consommation de provisions.
D’ailleurs et pour assurer le coup, on a complété les réserves en ajoutant un bloc de pâte sucrée au-dessus du corps de la ruche auquel elles ont accès via un trou au plafond de leur maison. Si elles ne le consomment pas tant mieux, sinon c’est qu’il était nécessaire. Le plastique étant transparent, on peut voir à quelle vitesse elles consomment le complément ou non. C’est une information clé puisque l’ouverture de la ruche n’est pas possible avant plusieurs semaines.

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Peu d’interventions sur le terrain en ce moment mis à part s’assurer que la tranquillité règne sur le rucher. On passe de temps en temps vérifier qu’un animal n’ait pas déplacé ou renversé une ruche et que le vent ne soulève pas les toits. Il y a toujours des surprises.
Si les abeilles ne vont pas profiter du magnifique manteau blanc qui recouvre désormais nos montagnes, nous n’allons pas le laisser fondre avant d’avoir fait quelques virages et dévalé une belle pente immaculée des alpes. ⛷
Le meilleur pour 2022 !