Passionnée par les solutions éthiques et durables, Lisa Werlé a créé LAO, une marque de shampoings naturels et rechargeables. Jeune entrepreneure sensible à la protection de la biodiversité et notamment des océans, elle a également co-fondé une O.N.G 100% alsacienne appelée Octop’Us, en parallèle de ses études.
Retour sur son parcours et son projet !
Bonjour Lisa, peux-tu m’en dire un peu plus sur toi et ton parcours ?
Je m’appelle Lisa, j’ai 23 ans et suis originaire de Brumath (Bas-Rhin). Après avoir obtenu mon Bachelor en affaires internationales à l’EM Strasbourg, je me suis rendue à Grenoble pour suivre mon Master, que je viens de terminer.
Depuis presque un an maintenant, je bénéficie du statut d’étudiante-entrepreneure grâce au Pépite oZer (un pôle étudiant pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat porté par l’Université Grenoble Alpes) qui m’accompagne dans mon projet et m’a permis de créer LAO. Je suis également la co-fondatrice de l’O.N.G 100% alsacienne Octop’Us, qui a pour objectif de sensibiliser à la pollution plastique et préserver les océans. Cette cause me tient particulièrement à coeur, étant donné que je suis surfeuse.
Peux-tu me présenter LAO en quelques mots ?
LAO est une marque de cosmétiques capillaires naturelles et minimalistes, sans pour autant faire de compromis sur la qualité, avec un impact beaucoup moins important sur l’environnement. Il faut savoir que le shampoing entraîne une triple pollution de part son flacon, sa composition et son processus de fabrication. De plus, en France, 20% de nos eaux usées ne sont pas retraitées et finissent directement dans la mer.
Pour contrer cela, chez LAO, nous utilisons des matières premières proches de chez nous afin d’avoir un impact carbone faible et, par conséquent, des répercussions moindres sur l’environnement. Notre formule est biodégradable et la moins impactante possible. De plus, nous utilisons un flacon en aluminium et travaillons dès maintenant sur un système de recharge. Nous avons pris le parti d’un shampoing liquide qui soit agréable à utiliser et à regarder (le développement d’un shampoing solide n’est pas encore prêt). Enfin, nous nous attaquons à toutes les étapes de la chaîne de valeur pour la création de nos produits. En effet, chaque étape est scrupuleusement étudiée pour avoir un impact sur la santé et l’environnement le plus minime possible. Nos shampoings sont donc écologiques, sains et agréables à utiliser.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de créer LAO ? Et quid de l’organisation dans l’entreprise ?
J’ai eu un premier déclic en 2018, lorsque je suis partie en Thaïlande pour un stage de plongée. Sur le bateau, on m’a fourni un set de produits d’hygiène naturels (dont un shampoing) en m’expliquant qu’il était préférable de les utiliser, étant donné que les eaux usées du bateau étaient directement rejetées dans la mer. Il était impensable pour moi de plonger là-dedans, et c’est à ce moment-là que j’ai vraiment pris conscience des choses.
Le deuxième déclic est survenu lorsque j’ai voulu passer aux shampoings naturels. Après 2 semaines d’utilisation, mes cheveux ont eu plein de problèmes ; ils étaient secs, poisseux, … Ce qui n’était jamais arrivé auparavant ! J’étais donc un peu perdue, et me suis rendue sur différents groupes Facebook pour avoir des retours. Ainsi, j’ai pu constater qu’une centaine de personnes rencontrait les mêmes soucis avec ce type de produits.
Actuellement, il est difficile de trouver des shampoings naturels “efficaces” sur le marché. En effet, il faut que ça lave, que ça mousse, qu’il n’y ait pas d’agents irritants dans la composition, etc … Le shampoing était donc un produit naturel qui manquait, et le shampoing solide ne répondait pas assez à cette problématique. J’ai donc décidé de créer ma propre marque de shampoings naturels LAO pour répondre à cette demande !
En ce qui concerne l’organisation au sein de l’entreprise, je suis seule pour le moment.
Quels sont tes engagements et les valeurs que tu souhaites véhiculer à travers LAO ?
Selon moi, la protection de la biodiversité est une priorité. De ce fait, LAO est une marque consciente et qui va VRAIMENT faire des efforts. C’est également une marque qui évolue avec son temps, et qui respecte autant la santé que l’environnement. Nous voulons créer des produits qui vont dans le sens de la durabilité, qui bousculent le monde des cosmétiques actuel. Les produits LAO ne font donc pas de compromis entre beauté, santé et naturalité.
Les valeurs que nous souhaitons véhiculer sont : la transparence, l’efficacité et le circuit court. Sur les flacons, tous les ingrédients sont détaillés mot pour mot. Les shampoings sont fabriqués en France, et seuls les agents lavants proviennent d’Italie et d’Allemagne puisqu’il n’y a pas d’usine en France à l’heure actuelle. Notre ambition sur le court et moyen terme est d’avoir un shampoing 100% français, en espérant que cela soit faisable sur le plan technique et financier puisque nous voulons vendre nos shampoings à un prix juste et pas trop cher.
LAO, qu’est-ce que ça signifie ?
Au départ, LAO signifiait : Lin, Argan, Orties, qui étaient en fait les trois produits principaux des shampoings. Or, l’argan a été remplacé par l’amande depuis, comme elle est produite en France, et nous sommes passés de 3 à 2 shampoings.
Ce nom était provisoire à la base, et je pensais le changer jusqu’en février dernier ! (rires) J’ai finalement décidé de le garder puisque c’est un nom auquel la communauté s’est attachée, qu’il est court et donne un peu de dynamisme à la marque.
Quand est prévu le lancement ?
Le lancement était initialement prévu en juin, mais il a été décalé au mois de septembre en raison de la crise sanitaire. En effet, la formulation a pris du retard, mais ce n’est finalement pas plus mal. Cette échéance supplémentaire me permet de mieux travailler la formulation des produits, de prendre le temps de revoir certaines choses. J’ai souvent été poussée à me lancer rapidement, alors que mon ambition première est de créer un produit dont je suis fière, même s’il n’est pas parfait.
Au niveau de la distribution, qu’est-ce que tu envisages ?
Dans un premier temps, le lancement se fera sur la plateforme de financement participatif Ulule. La campagne se fera sous la forme de préventes en précommandes pour les particuliers et les professionnels. Ces derniers regroupent les magasins bio (indépendants) et les coiffeurs qui ont une appétence pour le bio.
J’envisage également de mettre en vente les produits sur un site e-commerce dédié, juste après la campagne !
As-tu des projets pour le futur ?
J’ai toujours imaginé ce que la marque va être plus tard, car j’ai une idée claire de l’ambition de LAO ; une marque experte en capillaire. J’ai déjà 1 milliards d’idées de produits qui font sens et de projets pour le futur ! Je peux déjà dire qu’il y aura une surprise pendant la campagne de crowdfunding … En effet, j’envisage un partenariat avec Octop’Us pour développer quelque chose d’assez cool, avec toujours pour objectif d’essayer de faire bouger les choses.
Justement, concernant Octop’Us, peux-tu me donner quelques informations supplémentaires ?
Octop’Us, c’est une O.N.G alsacienne indépendante à 100%, consacrée à la protection des océans, que j’ai fondé avec un autre entrepreneur, Hadrien COLLOT (fondateur de NIU, une marque de crèmes solaires minérales et naturelles). Nous sommes aujourd’hui entourés d’autres passionnés de l’environnement et notre ambition principale est de “résoudre le fléau de l’impact négatif des activités humaines sur les écosystèmes marins” à travers nos actions.
Est-ce qu’il est difficile de concilier vie étudiante et vie d’entrepreneure ?
Tout dépend du volumes horaires des cours. Pour moi, le plus difficile a été les trajets en train, puisque je devais me rendre à Grenoble pour mes études et Strasbourg pour les rendez-vous pro, etc. J’ai personnellement suivi un parcours management classique et expliqué à mes professeurs ma situation. Le statut d’étudiant-entrepreneure m’a également facilité les choses. Le plus dur, c’est la motivation je pense.
Enfin, as-tu un conseil à donner pour quelqu’un qui souhaiterait se lancer et/ou pour ceux qui aimeraient faire quelque chose pour l’environnement ?
Pour le côté entrepreneuriat, il faut miser sur le réseau. Il ne faut pas avoir peur de rencontrer des entrepreneurs pour leur poser des questions sur leur parcours, leur recherche de financement, le lancement de leur produit, etc. Je suis régulièrement contactée par d’autres personnes qui souhaitent entreprendre et me demandent des conseils. Ecouter des podcasts peut également être une bonne chose. Pour terminer, mon conseil est : si tu as une idée, va en Start Up Weekend (qui consiste à monter une start up en 54 heures). En participant à ce dernier, j’ai pu tester mon idée, savoir si j’étais faite pour l’entrepreneuriat, … C’est sûrement les 50€ les mieux investis de toute ma vie ! (rires) NDLR : Lisa Schino et son associé ont gagné le concours et sont allés en finale mondiale.
En ce qui concerne la transition vers un mode de vie plus responsable, je dirais qu’il faut commencer à vider ce que l’on a chez soit. En effet, changer radicalement de produit n’est pas très bon ni pour la peau, ni pour les cheveux. De même, le fait de tout jeter (alors que les produits ne sont pas terminés) n’est pas un bon geste pour l’environnement. Il faut faire des choix de consommation raisonnés, adopter un mode de vie minimaliste. Le mieux est de changer ses habitudes petit à petit, et se renseigner le plus possible. “Less is more.”
Pour aller plus loin
Vous pouvez suivre l’aventure de Lisa Werlé sur Facebook, Instagram et LinkedIn.
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