8 août 2022 – La saison est exceptionnellement raccourcie de 3 à 4 semaines. Une avance qui correspond en fait à celle qu’à la nature par rapport aux années précédentes. La chaleur a douché les derniers espoirs de miellée en altitude et il a même fallu rapidement descendre les colonies pour qu’elles retrouvent des ressources à proximité des cours d’eau (Durance, Rhône, Isère). Entre 2 interventions prioritaires sur le terrain, on trouve le temps de finir les dernières extractions.
Extraction du miel
Les cadres ressemblent à ça 👇 une fois récoltés dans la ruche.
On les passe ensuite dans une machine qui va découper pour nous l’opercule que les abeilles ont utilisé pour sceller leur travail. Quand on le fait à la main, ça donne ça : désoperculation à la griffe.
Puis les cadres sont placés dans un extracteur qui va les centrifuger pour en faire sortir le miel. On filtre ensuite le miel avant de le laisser reposer quelques jours pour enlever une dernière écume et finalement le mettre en pot.
Une fois extraits, les cadres sont rendus aux abeilles qui vont les lécher pour les nettoyer et récupérer tout le miel qu’elles peuvent.
Préparer l’automne
Chaleur encore et toujours
Notre objectif est maintenant de préparer la colonie pour la période automnale à venir 🍂 et lui donner toutes les chances d’aborder l’hiver dans les meilleures conditions possibles.
Complètement improbable de parler d’hiver le 8 août alors que les vagues de chaleur se succèdent et qu’on pense plus plage 🏝, mais l’apiculture rime aussi (voire beaucoup) avec anticipation. Anticiper les saisons, le développement, les ressources, la population, et il devient de moins en moins facile de s’appuyer sur les années précédentes pour trouver des repères.
On réorganise donc le corps de la ruche en l’équilibrant avec les entités voisines. On répartit les cadres avec du couvain 🥚, la quantité d’abeilles 🐝, et les provisions 🍯.
Pour ceux qui se posent la question, oui on transfère les cadres de ruche en ruche avec les abeilles dessus ou non selon si la population doit être renforcée. On vérifie juste que la reine ne soit pas présente sur le cadre, d’où le marquage rigoureux (oui on continue d’en élever et d’en marquer en août). Aucun stress quant à la mixité des abeilles et ce grâce au travail de sélection. 😌✌🏻
On corrige également les prouesses architecturales des abeilles qui ne sont pas spécialement de notre goût 😂 cf le double cadre bâti sur l’image ci-dessus. 👆
La préparation automnale est rendue difficile pour 2 raisons : les ressources mellifères disponibles sont très limitées, c’est même un creux de floraison, et qui dit tension sur les ressources dit tension voire conflit sur les lieux de stockage (les ruches).
La ruche devient une cible très convoitée par les guêpes, frelons, papillons sphinx-tête-de-mort, les lézards 🦎 à la marge, ou encore les rongeurs 🐭. La défense est donc indispensable.
Le sphinx tête de mort 💀
C’est une mission de transition entre la vie d’intérieur et celle hors de la ruche. Elle est assurée par les abeilles âgées d’une vingtaine de jours qui se positionnent en observatrices sur la planche d’envol.👮 Les entrées sont contrôlées grâce à une signature phéromonale, propre à la colonie, que les gardiennes scannent avec leurs antennes. On vous a filmé, ralentit, et indiqué ces contrôles sur cette vidéo (et c’est peut-être une première sur le net)
Les gardiennes repoussent donc les intrus comme les guêpes qui tentent fréquemment leur chance et se tiennent prêtes à bondir sur le frelon qui viendrait chercher l’une de leurs sœurs. Elles sont de plus en plus capables de se défendre contre en adoptant une technique d’étouffement. Elle forme une boule autour du frelon jusqu’à le griller, c’est de saison de faire griller sa viande. 😏 Une colonie est capable de le faire uniquement si elle est suffisamment forte et populeuse, d’où l’intérêt de bien les équilibrer pour éviter que l’une ne devienne la proie facile de ces meurtriers sans âme.
Le tableau de chasse de l’une de nos colonie 👌 (oui le frelon européen devient aujourd’hui aussi problématique que l’asiatique, voire plus)
On laisse le dernier mot a cette gardienne en poste :
« Bonne rentrée chers parrains. Faîtes passer le mot, plus nombreuses on sera, plus on pourra tordre le cou à ces affreux frelons et aller butiner tranquillement les fleurs de vos fruits et légumes. »
