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C’est la période de transition entre l’été, forte activité des colonies, et l’hiver synonyme de repos des abeilles. Les dernières floraisons côtoient les feuillages qui peu à peu se colorent pour composer des tableaux sublimes. L’automne est bel et bien en chemin et avec lui son lot de changements dans la ruche.

Que se passe-t-il dans la ruche ?

abeille_ruche_guêpe_wasp_beekeepingOn assiste à un renouvellement de la population et à une modification de l’activité de la colonie. Les vieilles butineuses laissent leur place aux jeunes abeilles d’hiver dont le rôle n’est plus de collecter du nectar mais au contraire de se ménager en prévision de la reprise d’activité dans quelques mois. L’activité au trou de vol se réduit donc sensiblement ; et si l’on peut encore apercevoir des bataillons d’abeilles devant les entrées, il ne faut pas s’y tromper, il s’agit de gardiennes contrôlant scrupuleusement les entrées.

ruche_cadre_beekeeping A l’intérieur, l’heure est à la préparation du logis pour affronter l’hiver dans les meilleures conditions possible. Il s’agit de trouver d’un emplacement stratégique : à la fois proche de la sortie, avec les pertes thermiques les p
lus faibles, une certaine aération et une proximité maximale avec les provisions. Résultat : on retrouve très souvent les colonies positionnées à l’avant des ruches (à droite chez nous lorsqu’on se place derrière). Les abeilles en profitent pour réorganiser leur logis. Les alvéoles disponibles servent à engranger les dernières récoltes (bruyère, phacélie, lierre) et elles réservent le peu de cire encore fabriqué pour les besoins vitaux de la colonie et l’operculation du miel. Tout cadre qui ne serait pas construit à cette époque doit être enlevé et le volume de la ruche réduit à l’aide d’une partition. Enfin, c’est du côté de la reine que ce ralentissement de l’activité est le plus flagrant. Elle passe ainsi de 2000 œufs pondus par jour durant le pic estival, à moins de 200. Rechercher des œufs pour s’assurer de la présence de reine devient donc de plus en plus compliqué. Il faut faire attention de ne pas tirer de conclusion trop hâtive.

Quelles interventions sur les ruches ?

Nourrir

ruchette_miel_enfumoir_beekeeping Suite à la visite d’automne on a pu évaluer les provisions stockées et définir la quantité de complément à donner ou non. Il faut savoir que l’apport de sirop est une charge de travail supplémentaire pour les abeilles. D’une part sa teneur en eau devra être amenée à moins de 20% pour bien se conserver. D’autre part le saccharose présent en grande majorité doit être réduit en fructose et en glucose sous peine de cristalliser dans les cellules. C’est une grande dépense d’énergie que doivent supporter les vieilles abeilles et non celles d’hiver qui assureront le démarrage de la colonie au printemps suivant. Il faut nourrir le plus tôt possible si besoin est. Attention, il faut bien distinguer la stimulation du complément de provisions. En fin de saison peut intervenir une période creuse de rentrées de nectar amenant la reine à réduire voire stopper sa ponte. Il est donc important de simuler ces rentrées de nectar avec un sirop de stimulation pour ne pas mettre en péril les récoltes tardives. A l’inverse, le nourrissement d’hivernage a pour unique but de compléter les réserves si elles sont insuffisantes.

Surveiller les essaims

Installer dans des ruchettes dans lesquelles ils ont pu se développer plus sereinement ils occupent très certainement l’ensemble des cadres. Les abeilles sont à l’étroit, il est temps de les transférer dans une ruche. Début septembre il est encore possible de leur donner des cadres à construire tout en stimulant la colonie avec des apport réguliers de sirop ; fin septembre il faudra leur donner des cadres déjà construits et partitionner la ruche à 7 ou 8 cadres.

Agir contre le varroa

Varroa sur abeilles Cette année la pression est exceptionnellement forte et les traitements devront être maintenus en place plus longtemps ; le risque étant de se retrouver avec des taux record de mortalité début 2018… Il faut aussi penser à déplacer les bandes de traitement, le produit se diffuse par contact. Utiliser une plaque pour compter le nombre de varroa tombant suite au traitement est indispensable pour réaliser un suivi précis. En étant équipé d’un fond plastique grillagé, on vient simplement glisser la plaque normalement utilisée en hiver et le décompte devient très simple.

Quid de la reine ?

Les colonies étant moins populeuse il est plus aisé de trouver les reines. On s’aperçoit alors que certaines ont profité de la belle saison pour prendre les rênes (facile) de la maison. Un petit point de peinture jaune nous permettra de gagner du temps en lors des prochaines visites. Il faut aussi noter celles qui devront être remplacées en début d’année 2018.

Remarque : un changement est toujours possible à cette époque sous réserve de trouver des reines fécondées.

Espérons que les belles journées perdurent pour permettre à nos colonies de se refaire une santé avant l’arrivée des froidures.

Rendez-vous le mois prochain avec une petite laine supplémentaire.

Nicolas & Gaëtan