Abeilles sur planche d'envol

Si les abeilles profitent encore de dernières belles et chaudes journées la tendance est au rafraîchissement. La nature marque le pas et les jours n’en finissent pas de raccourcir. Les floraisons s’achèvent et les rentrées de nectar et de pollen se font de plus en plus maigres ; un luxe que les butineuses tentent de se payer pour entretenir à minima la ponte de la reine.

Que se passe-t-il dans la ruche ?

L’heure est aux derniers préparatifs pour l’hivernage. La ponte de la reine s’est drastiquement réduite et les abeilles se concentrent sur l’élevage de celles qui assureront la survie de la colonie. Ces dernières doivent fournir le moins d’efforts possibles pour ne pas épuiser leur organisme ; elles le renforcent par ailleurs en consommant d’importantes quantités de pollen ce qui leur permettra d’être prêtes au moment de relancer la colonie en février.

Quelles interventions sur les ruches ?

Les occasions d’ouvrir les ruches se font elles aussi de plus en plus tard. Il est encore temps d’estimer la force de ses colonies tenant compte du nombre d’abeilles, de la qualité du couvain et des provisions.

  • Si la surface de couvain est trop faible on peut encore stimuler la reine par un apport de sirop 50/50.
  • S’il y’a des cadres non occupés il faut réduire le volume de la ruche en ajoutant une partition.
  • Si une colonie semble trop faible pour passer l’hiver, il est encore temps de la réunir avec une autre. On la repère en l’observant déjà extérieurement : une activité très faible par rapport à ses voisines, peu de rentrées de pollen, des intrus non repoussés, un sirop de stimulation non consommé sont des signes. Il suffit de l’ouvrir pour confirmer le diagnostic (moins d’un cadre de couvain, seulement trois ou quatre cadres occupés, c’est trop juste). L’union faisant la force, les abeilles réunies s’en sortiront beaucoup mieux ensembles. Elles aborderont la reprise d’activité moins fatiguées et pourront rapidement être redivisée en deux entités distinctes.
  • On peut en profiter pour déplacer les bandes de traitement contre le varroa et les positionner contre le couvain. C’est là que le contact sera le plus efficace.
  • Incliner légèrement les ruches sur l’avant pour faciliter l’évacuation de l’eau de liquéfaction.
  • Bloquer les portes d’entrées en position basse pour éviter que des intrus n’essaient de pénétrer dans les ruches.
  • Placer un isolant entre le couvre cadre et le toit (vieux journaux, polystyrène, etc.).

outil de pesée des ruchesEnfin, il est recommandé de peser ses ruches pour estimer les réserves et suivre la consommation au cours de l’hiver. Il suffit de se munir d’un peson (un simple pèse bagage fait l’affaire) et de réaliser une demie pesée de la ruche. On vient glisser un crochet à l’arrière* de la ruche, on décolle simplement la ruche du support et la valeur d’une « demie pesée » est connue. Multiplier par deux n’est pas vraiment précis (surtout si les provisions sont sur l’avant de la ruche) mais permet de détecter rapidement les ruches trop légères ; l’idéal étant d’additionner une pesée avant de la ruche. Pour une ruche Dadant 10 cadres en bois, le poids total doit se situer autour de 35kg. Si ce n’est pas le cas il faudra compléter les provisions pour éviter la famine en février prochain.

Le mois prochain nous parlerons nos actions que l’on peut mener pour améliorer son rucher.

Nicolas & Gaëtan

*remarque qui a son importance. Si la ruche ne porte pas sur le support à l’avant et l’arrière il faudra effectuer la pesée à gauche et à droite. Sinon les valeurs obtenues seront bien inférieures à celles attendues.