- le temps serait meilleur en novembre qu’en octobre,
- que les frelons asiatiques allaient se montrer si insistants devant les ruches,
- que la mortalité pré-hivernale serait si élevée
- qu’un malheureux virus allait nous contraindre à passer plus de temps à rédiger des dossiers d’aides plutôt qu’à vraiment travailler
on n’y aurait pas cru. Et ce n’est pas l’expérience qui allait nous tirer d’affaire, mais plutôt une forte résilience, une bonne dose de créativité, et une capacité à se réinventer en continu.
Bien sûr, ça ne s’est pas fait tout seul et nous sommes fiers de compter 3 membres supplémentaires dans notre petite équipe : Chloé, l’ingénieure agronome globe-trotter, Lucas, l’entrepreneur levé avant le coq (l’histoire dit même que c’est lui qui les réveille), et Noémie, l’expérimentée responsable produit. Ils ont pris place à bord du vol à la rentrée et s’efforcent depuis de nous faire voler plus haut, plus loin et surtout plus longtemps ! Mission d’autant plus dure pour eux que le contexte n’aide (clairement) pas.
Rassurez-vous, on n’a pas dérogé aux bonnes habitudes. Qui dit nouvelle recrue, dit “comité d’accueil sur les ruchers” 🐝🐝🐝. Chez nous, ce sont les abeilles qui choisissent leurs futurs protecteurs. Oubliez le CV, la lettre de motivation, tout ça c’est démodé. Comme le dit le proverbe : qui aime bien châtie bien. Elles l’appliquent à la lettre et ça nous fait beaucoup rire 😂 (bon sauf quand la surconfiance amène les anciens à récolter quelques dards 🙄 oups).
Bien que la saison apicole touche à sa fin, la préparation hivernale bat son plein et c’est aussi l’occasion pour nous de remercier les parrains qui soutiennent l’Association Confidences d’Abeilles.
Remercier & régaler les parrains
Le miel avait été récolté au cours de la saison sur plusieurs ruchers, comme ici dans les Monts d’Or.
Il a été mis en pot assez tardivement, fin octobre, et chaque provenance identifiée et placée dans différentes cagettes. Ça nous a pris un temps … monumental, on a bien cru ne pas voir le bout.
Heureusement pour la suite, l’équipe au complet s’est retrouvée pour la phase de colisage.
Plier, scotcher, renforcer, rerenforcer (parce qu’on les connaît à La Poste…), caler, placer les pots, intercaler, rererenforcer (pour amortir la chute d’1 mètre 50 dans le process postal), fermer, coller l’étiquette…bref il était 22h vendredi soir lorsqu’on a eu fini.
Dépôts le lendemain, fiers et impatients d’avoir le retour des parrains 😌.
Préparation hivernale
Après un mois d’octobre au cours duquel la température moyenne a brutalement chuté de 8 degrés (en Rhône-Alpes en tout cas) avec des averses fréquentes, on était plus que ravis de ressortir le t-shirt sur le rucher. On était surtout soulagés de voir nos abeilles pouvoir enfin profiter de la richesse florale des environnements dans lesquelles on les avait placées. Moutarde, luzerne, et lierre (quasi terminé) leur ont fourni les derniers nectars de la saison.
Malheureusement, on a aussi constaté que la mortalité pré-hivernale était en hausse. Le contexte climatique difficile en octobre a exacerbé les tensions entre colonies, aggravé les dégâts infligés par les frelons, et même provoqué la famine d’un jeune essaim (du jamais vu à cette époque).
Tension entre colonies = pillage. Les abeilles voisines ciblent une colonie plus faible pour trouver plus simplement et abondamment des ressources. Elles repoussent et tuent les gardiennes avant de prendre d’assaut les cadres et de les vider intégralement en quelques heures.
Les guêpes et d’autres insectes tentent eux aussi de profiter du trésor que contient une ruche. Voilà le grand papillon Sphinx tête de mort que l’on retrouve régulièrement dans les ruches. Il est friand de miel et insensible aux piqûres des abeilles. Seul moyen de lutte pour elles : l’étouffer. Celui-ci venait d’être fraîchement tué puisqu’encore non recouvert de propolis.
Oui, c’est très gros.
Le frelon asiatique. Retrouvé à 3 reprises dans des ruches complètement vidées de leurs occupantes, ils maintiennent une pression énorme sur les colonies qui tentent tant bien que mal d’aller collecter nectar et pollen à l’extérieur.
A force de prélever des abeilles, ils les affaiblissent suffisamment au point de pénétrer à l’intérieur pour profiter d’un véritable festin. Le froid avait calmé leurs ardeurs, mais ils sont de retour. Le piégeage va reprendre avec une potion magique de sirop de cassis (80 %) + vinaigre rouge (20 %).
Transhumance, la Der des Ders
On attendait un créneau climatique acceptable pour déplacer notre rucher des bords du lac du Bourget à la région lyonnaise. Ce fut fait mi-novembre et l’avantage de la saison est qu’on est plus obligé de se lever à 3h du matin pour arriver avant le lever du soleil. Un réveil à 5h fut suffisant et les 3 paires de bras avaient même terminé le chargement lorsque le soleil a pointé le bout de ses rayons au-dessus des nuages.
Elles ont été amenées aux côtés de leurs sœurs pour passer un hiver des plus tranquilles et pouvoir profiter des 18 hectares de moutarde plantés juste derrière elles.
En parlant de tranquillité, c’est aussi notre rôle que de passer régulièrement vérifier qu’une ruche n’est pas dérangée par quoique ce soit. Il ne faut surtout pas qu’elle bouge au risque de casser la grappe formée par les abeilles.
Ici, des animaux ont réussi à franchir le barbelé et ont renversé une petite dizaine de ruches qui ont pris la pluie, le vent, et le froid.
On a dû procéder à des réunions pour augmenter leurs chances de survie.
On vous explique le mois prochain comment les abeilles s’organisent pour se tenir chaud. 🔥 D’ici là, belle fin d’année à tous.
L’équipe Confidences d’Abeilles 🐝🌺