enfumoir abeille paysage

Les premiers flocons sont tombés et avec eux les dernières feuilles chaudement colorées des arbres. Ils s’en trouvent dépouillés à mesure que forcit le vent et que les précipitations s’accentuent. Le soleil étant plus rare et les nuits plus longues, le refroidissement s’opère et avec lui s’installe cet étrange calme sur le rucher.

Que se passe-t-il dans la ruche ?

L’essentiel de l’activité de la colonie est maintenant recentré au cœur de la ruche où les abeilles s’apprêtent à hiverner. Elles vont former une grappe judicieusement construite qui leur permet de conserver et de faire circuler la chaleur corporelle produite. Ne disposant d’aucune protection contre le froid les abeilles s’organisent en communauté pour pouvoir lutter efficacement

abeille sur planche d'envol actuel novembre 2017

Si elles ne craignent pas le froid, c’est paradoxalement des températures anormalement élevées qu’il faut craindre. Plutôt que d’adopter un comportement léthargique les abeilles resteraient actives, l’élevage reprendraient et les provisions diminueraient très rapidement. Le risque étant d’avoir des colonies qui viendraient à mourir de faim en février prochain. On ne le rappellera jamais assez mais la famine est la principale cause de mortalité !

Que peut-on faire pour prévenir la famine ?

nourrisseurs miel actu novembre 2017La première des choses à faire est de s’assurer de la quantité des provisions présentes dans ses ruches. Une double demie pesée avec un peson électronique donne une bonne indication du poids total de la ruche. On peut être rassuré lorsqu’une ruche Dadant 10 cadres fait au moins 35kg. Par contre, si le temps reste relativement doux, comme en 2015 et en 2016 il faudra suivre régulièrement son évolution. Un tableur Excel est le bienvenu. Si le poids diminue trop rapidement ou si elle pèse moins de 35kg avant la période hivernale il faut compléter les provisions. Les sirops sont à bannir à cette époque au profit du candi ou de pot de miel qui restent bien sûr la meilleure nourriture. Certaines de nos ruches en sont à leur troisième pot mais le retour récent des températures négatives à considérablement réduit leur consommation.

Interventions autour des ruches

S’inquiéter de ce qui se passe à l’intérieur de nos ruches c’est bien normal mais il ne faut pas non plus négliger l’extérieur, à savoir les alentours.

Le rucher doit être suffisamment protégé pour que l’hivernage se passe sans encombre. Il faut :

  • Des abords nets,
  • Éliminer les branches qui pourraient cogner les ruches
  • Ne pas poser ses ruches au sol (humidité)
  • Abriter les ruches des vents dominants (planter une haie brise-vent)
  • Empêcher les rayons du soleil de pénétrer par l’entrée (les abeilles croient au retour du printemps trop tôt et meurent de froid à l’extérieur)
  • Fixer solidement les toits
  • Prévenir toute attaque d’un pivert ou d’une mésange avec un filet

Ranger son matériel

La prochaine saison se prépare dès maintenant en s’assurant que les cadres soient stockés dans de bonnes conditions pour ne pas attirer la fausse teigne. Les plus vieux sont fondus et seront remplacés. Les hausses sont nettoyées et désinfectées à la flamme. Le reste de l’outillage sera désinfecté à l’eau de javel.

Valoriser les produits de la ruche

C’est la période idéale pour fabriquer des produits dérivés du miel comme des boissons (hydromel), des confiseries, (bonbons, nougats) et des pâtisseries (pain d’épice). C’est aussi le bon moment pour récupérer la propolis stockée par les abeilles sur des grilles spéciales, le froid la rend cassante. Enfin, la cire d’opercule (la plus pure) est fondue et peut entrer dans la composition de nombreux produits cosmétiques.

propolis brute

Propolis brute récoltée sur des grilles spéciales

Rendez-vous le mois prochain avec un premier retour sur le suivi du poids de nos ruches.

Nicolas et Gaëtan