Euphorie sur la planche d'envol en mars 2019

Il a fait beau et chaud fin février et nos abeilles s’en sont données à cœur joie ! On a évidemment profité de l’euphorie pour réaliser la traditionnelle visite de printemps. Bouclez votre ceinture, on vous emmène pour un vol en immersion 🐝

Le vrombissement de liberté

En arrivant sur le rucher, on est frappé par le retour du bruit caractéristique et propre aux colonies en pleine activité. Quel soulagement et quelle joie de les voir s’élancer par dizaines vers le ciel, puis revenir chargées d’énormes pelotes de pollen bien jaune. On est rassuré, la colonie a franchi l’hiver et se prépare pour la nouvelle saison.

Une abeilles rentrant à la ruche après son vol de reconnaissance

Une consommation qui s’accélère

Le développement étant relancé, les réserves de miel sont consommées au profit du couvain. Le poids des colonies diminue de plus en plus vite, on a ainsi perdu 7 % en moyenne sur le dernier mois (soit 2kg). Les apports extérieurs sont encore insuffisants pour compenser la consommation quotidienne et la tendance ne devrait s’inverser qu’en avril. Nous devons nous assurer que les colonies les plus faibles ne soient pas freinées dans leur développement et qu’elles aient les ressources alimentaires nécessaires pour affronter les épisodes de froids à venir.

abeille en vol
sachet de candy consommé
Sachet de candi entièrement consommé

L’hygiène, la clé de la réussite

Le constat est simple, les colonies disposant d’un plancher de ruche bien aérén’ont aucun problème de moisissures, le fond est propre, et ce sont celles dont le développement est le plus rapide. Celles qui ont bouché le seul trou d’aération du plancher, se retrouvent avec des cadres moisis, des déchets qui s’accumulent au fond, et sont bien moins avancées dans leur développement.

cellules moisies sur cadre

Présence de cellules moisies sur la partie basse du cadre

Pour favoriser une bonne hygiène, on change les fonds amovibles de nos ruches et on tourne les corps de 180 degrés. En faisant cela, on force les abeilles à utiliser la partie arrière de la ruche qu’elles avaient délaissée au cours de l’hiver.

Perspectives pour la saison

On s’assure ensuite que la colonie démarre sur de bonnes bases.

Inspection d'un cadre de rive lors de la visite de printemps 2019

Inspection d’un cadre de rive lors de la visite de printemps 2019

En commençant par retirer les cadres des bords, on estime la quantité de provisions restantes. S’il y en a beaucoup, on prélève un ou deux cadres pour les donner à une colonie plus faible.
On cherche ensuite à savoir si la reine est en forme en analysant la qualité du couvain operculé. Forme-t-il des cercles homogènes, resserrés, sur combien de cadres ? On regarde ensuite s’il y a des œufs, un par cellule, et s’ils sont disposés régulièrement.

beau couvain régulier

Cercle concentrique et régulier de couvain d’abeilles

C’est aussi le moment d’équilibrer les colonies en renforçant les plus faibles par l’apport de cadres de couvain. On a donc prélevé un cadre dans les plus fortes pour aider celles qui n’étaient pas encore bien avancées. Cela nous a aussi permis de détecter une ruche orpheline. Elle aurait perdu sa reine au début de l’année et les abeilles s’étaient mises à pondre des mâles. On dit qu’elle devient bourdonneuse et sans intervention elle est condamnée.

couvain de bourdon

Cellules de couvain mâle dans une colonie devenue bourdonneuse

Renouveler les cadres pour conserver une belle cire. C’est d’autant plus important que la reine est plus motivée à pondre dans une belle cire bien jaune qui sent bon, plutôt que dans une vieille cire noire et à l’odeur repoussante. Dans l’idéal, il faut remplacer 3/4 cadres par an.

Dans l’ensemble, nos colonies s’en sont bien sorties et on ne compte que 5 % de perte pour le moment. On espère que le coup de froid de la mi-mars et les suivants ne viendront pas brutalement mettre un terme au développement de certaines ruches.

Prochaine intervention, transvaser les essaims créés à l’automne dans des ruches.

L’équipe Confidences d’Abeilles