rucher confidences d'abeilles juin 2019

Si les pertes de mai nous ont laissé un goût amer, le mois de juin ne nous laisse pas un goût plus agréable en bouche. Un soleil ardent, un mercure qui ne cesse de grimper et des prairies qui jaunissent, les abeilles en subissent les conséquences. Les plantes mellifères se font rares et face aux pertes subies le mois dernier, les colonies doivent redoubler d’efforts pour survivre et nous aussi.

Reconstruire

L’atmosphère dans laquelle juin prend ses aises est lourde. Dans l’ensemble, les ruches ont perdu un nombre important d’ouvrières et les abeilles ont pour priorité de repeupler les rangs avant d’amasser du nectar en vue de le stocker.
Comme vous le savez, nous avons lancé le mois dernier un élevage de reines afin de pallier aux pertes du mois dernier.  Ces jeunes reines sont capables de faire des miracles dès le début de leur vie, pondant jusqu’à 2000 œufs par jour ! De quoi dynamiser une colonie mal en point et lui permettre de reprendre de sa vigueur.

élevage jeune reine

Jeune reine issue de notre élevage

Avec cette chaleur, on a constaté que le développement hormonal de nos reines prenait de l’avance et qu’elles se mettaient à pondre avec plusieurs jours d’avance. Si la chaleur semble nous faire gagner quelques jours, elle n’en attise pas moins la convoitise des lézards verts qui rôdent de plus en plus autour des ruches, à l’affut d’une abeille à se mettre sous la dent. A leur naissance, les reines doivent donc franchir l’étape la plus dangereuse de leur vie. La sortie à l’extérieur des mini-ruches pour effectuer le vol nuptial bien souvent à plusieurs kilomètres de distance. En effet, la reine ne débute sa ponte qu’une fois fécondée. Lorsqu’elle parvient à revenir saine et sauve, on évalue après quelques jours ses qualités. Une fois prête, elle est introduite dans une ruche pour en reprendre la direction. Nous pourrons en dire plus en juillet, d’ici là, on croise les doigts !

Chaleur dans la ruche

barbe d'abeille

Barbe d’abeilles

Il fait chaud et les abeilles nous le font savoir 🥵. Elles redoublent d’efforts pour réguler l’air à l’intérieur de la ruche si bien que le classique vrombissement dynamique de vol s’est transformé en bruit sourd de fond. Comme si des milliers de mini-ventilateurs tournant à plein régime avaient été installés côtes-à-côtes. Les plus fortes et motivées s’emploient à créer un puissant courant d’air depuis leur planche d’envol vers l’intérieur de leur ruche. Les pattes fermement arrimées, elles tournent le dos à l’entrée et battent asymétriquement des ailes plus de 200 fois par seconde. Le souffle créé permet non seulement de rafraîchir le logis, mais il favorise aussi l’évaporation de l’eau du nectar dans le processus de transformation en miel. Lorsque l’atmosphère devient trop harassante et que les organismes fatiguent, les abeilles prennent elles aussi leur pause. Elles viennent s’agglutiner à l’extérieur pour profiter d’un air plus frais ou d’un courant d’air appréciable. Elles font la « barbe »🧔, plutôt parlant comme image non 😉.

Adieu petites fleurs…

Les températures, le manque d’eau…La nature jaunis à grand pas, nous criant sa soif. Ce manque d’eau s’est immédiatement traduit par une absence de nectar dans les rares fleurs encore disponibles. Privées de ces sources de nectar, les abeilles ne peuvent faire aucune récolte…Nous sommes obligés de nourrir les essaims et les colonies affaiblies avec un sirop coupé à l’eau pour faciliter son utilisation sans quoi ils ne tiendraient pas.

nourrisseur à abeilles

Nourrisseur : c’est dans cette drôle de boîte blanche que l’on donne le sirop

Transhumer dans les alpages pour bénéficier de floraisons plus tardives, plus longues, et variées ? La question se pose pour les colonies qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Réponse en Juillet avec les lieux retenus. 😏