cadre de hausse rempli de miel

Alors que le thermomètre continue de grimper, les plantes mellifères se font de plus en plus rares et les abeilles doivent redoubler d’effort pour trouver des sources de nectar. C’est le signe que la saison 2017 tire doucement à sa fin. Avant de parler de bilan il nous reste encore du miel à « tirer » ! C’est toujours un grand plaisir que de pouvoir récolter le fruit du travail d’une année complète ; bon, c’est aussi un peu de souffrance physique ! Eh oui, le miel ne coule pas tout seul de la ruche comme certains voudraient le faire croire. Au total, ce sont plusieurs centaines de kilos qu’il faut lever et porter sur une centaine de mètres à flanc de montagne. Ce qui est loin d’être évident lorsqu’il fait plus de 35°C et que l’on porte une vareuse…

Dans la ruche

ruche couverte d'abeilles ayant chauds Dans la ruche aussi il fait chaud et les abeilles nous le font savoir en formant la « barbe ». Il s’agit là de plusieurs milliers d’abeilles qui s’agglutinent à l’entrée de leur logis pour prendre l’air. C’est toujours impressionnant de découvrir un tel paquet d’abeilles recouvrant totalement l’entrée voire la face avant de la ruche. Pour avoir un ordre d’idée de la température à l’intérieur de la ruche on peut observer le comportement physique de la cire ; il nous est arrivé de découvrir des cires qui commençaient à fondre. Or, la température de fusion de la cire est de 64°C, imaginez un peu la fournaise à l’intérieur !Pour lutter contre cette chaleur, les pourvoyeuses d’eau sont plus que jamais mis à contribution. Il est vraiment important de leur faciliter le travail en maintenant un point d’eau à proximité.

La chasse aux faux bourdons

Juillet c’est aussi le mois où l’élimination des faux bourdons débute. Les ouvrières privent les mâles de nourriture, les chassent et leur interdisent l’entrée de la ruche. S’ils se montrent trop insistants, les gardiennes n’hésitent pas à les tuer en les piquant. Un sacrifice dicté par l’intelligence collective qui vise à assurer la pérennité de la colonie.

Ralentissement de la construction des cires

cadre de hausse avec abeilles

La production de cire ralentit considérablement et se limite aux besoins immédiats de la colonie ainsi qu’à l’operculation du miel. A cette époque, seuls les jeunes essaims très motivés sont capables de bâtir entièrement des cadres. Pour cela, il faut les aider en leur donnant plusieurs kilos de miel ; en effet, la construction d’un kilo de cire équivaut à la consommation de 6 à 8 kilos de miel ! En ce qui nous concerne, on est rassuré. Les cadres utilisés pour produire le miel en rayon sont magnifiques. Il faut savoir que les abeilles les construisent de A à Z chaque année !

Récolte des dernières hausses

récolte de miel Les rentrées de nectar importantes sont à présent terminées dans les Alpes. Le surplus que nos abeilles vont encore pouvoir ramasser doit leur servir de provisions pour l’hiver. Il est donc temps de récolter les hausses et d’en extraire « le cru 2017 ».Nous profitons des belles journées avec un faible vent pour récupérer les hausses. Nous profitons des conditions météorologiques les plus favorables pour agir ; en effet, comme nous n’enfumons jamais nos hausses pour préserver la qualité du miel, il faut que les abeilles soient les plus dociles possible. Plus facile à dire qu’à obtenir. Il y a bien quelques piqûres de temps en temps mais c’est le jeu.Après ça, direction la miellerie pour désoperculer, extraire et mettre en pot cet or liquide.

Surveillance des jeunes colonies

Les quelques essaims récupérés au début de la saison se sont développés tellement rapidement que certains ont été capables de produire une hausse de miel. Pas d’inquiétudes pour eux donc. En revanche, les jeunes colonies créées début juillet vont avoir besoin de nos soins pour arriver dans de bonnes conditions à l’entrée de l’hiver. Les nouvelles reines récemment introduites doivent redoubler d’effort pour faire grossir leur colonie, la consommation de miel est donc très importante. Pour les aider, nous leur avons donné des cadres pleins de miel prélevés sur des ruches voisines. L’union fait la force !

2 reines dans une ruche Fait incroyable qui nous a permis de créer une ruche supplémentaire : lors de la visite d’une ruche nous avons eu l’incroyable chance de découvrir deux reines côte à côte ! La mère et sa fille. Que s’est-il passé ? La reine mère introduite récemment n’a pas été acceptée par l’ensemble de la colonie. Les abeilles ont par conséquent décider d’élever une nouvelle reine. Lors de l’inspection des cadres, nous avons trouvé cette jeune reine qui venait tout juste de naître.Chance incroyable, elle « croisait » alors sa mère sur le cadre ; c’est ce qui nous a permis de découvrir deux reines. Nous avons récupéré la jeune et lui avons donné une nouvelle colonie à développer. La pauvre mère se cachait, ne sachant probablement pas si elle allait être tuée ou mise à la porte avec l’obligation de former un essaim.On vous donne rendez-vous le mois prochain pour évoquer les actions à mener en fin de saison.

Nicolas & Gaëtan