On entre au cœur de l’hiver avec des températures régulièrement négatives, des précipitations donnant lieu à de gros flocons qui viennent couvrir le sol d’un manteau blanc. Un manteau traître pour les abeilles qui profiteraient d’un rayon de soleil pour sortir. En se posant sur le sol pour souffler, elles se condamnent à ne plus jamais redécoller. Le froid les fait tomber en léthargie et elles n’ont plus la force nécessaire pour s’envoler. L’immaculé blanc manteau se crible alors de points noirs.
Les points de vigilance
Janvier est un mois plutôt très calme sur les ruchers et seuls quelques paramètres sont à surveiller.
L’humidité est à craindre plus que le froid pour les abeilles. Des parois mouillées facilitent les transferts thermiques avec l’extérieur et diminuent ainsi le pouvoir isolant du bois. On peut équiper les ruches de toit plus large pour éviter que l’eau ne ruisselle le long du bois et ne s’infiltre entre le corps et le plancher. D’ailleurs, il faut régulièrement penser à supprimer l’eau qui stagne sur la plaque d’hivernage sous le plancher grillagé (ou plutôt percer 4 trous aux 4 coins pour une évacuation continue).
Ci-dessus la plaque d’hivernage d’une ruche qui visiblement n’a pas réussi à se libérer suffisamment des varroas avant l’hiver. Résultat on en compte plus ou moins 200 sur la plaque, mais on constate surtout que le plancher de la ruche est recouvert d’abeilles mortes. Il y en a tellement qu’elles bloquent la porte, empêchent les nettoyeuses de faire leur travail, et les autres d’aller faire un vol de propreté à l’extérieur. Nous avons nettoyé le plancher, la plaque d’hivernage, et nous croisons les doigts pour les retrouver en vie dans quelques semaines 🤞
Il faut aussi se méfier de la neige qui pourrait s’accumuler sur la planche d’envol jusqu’à obstruer l’entrée. Quand elle est fraîche, elle laisse encore passer l’air, mais plus elle se transforme en glace et plus elle est imperméable. Dans une telle situation, la colonie n’aurait plus accès à suffisamment d’oxygène.
Dans une ruche où l’hivernage se déroule bien, la plaque de plancher doit ressembler à celle-ci
On remarque que les déchets sont bien alignés et on peut ainsi compter le nombre de cadres occupés par les abeilles. On trouve principalement de la cire qui résulte de la consommation de miel, et du pollen sur la gauche. Il n’y a qu’un ou deux varroas ici.
Quid des provisions ?
Décembre fut doux, les abeilles ont maintenu un couvain important et les réserves ont ainsi diminué de 8% en moyenne. Ce sont donc plus de 2,5 kg qui ont été consommés, les colonies les plus faibles doivent recevoir un apport de candi au risque de ne pas s’en sortir.
Les signes de la reprise
Nous guetterons la présence des premières pelotes de pollen bravement rapportées à la ruche par les plus téméraires des abeilles. Quelques jours de beaux temps permettront aux noisetiers de fournir les premiers chatons sur lesquels les abeilles récoltent un pollen ocre jaune. Il entre dans la composition de la bouillie larvaire au même titre que le miel et l’eau. Sa production accompagne la reprise de ponte des reines.
Enfin, il n’en est pas encore question puisque la semaine s’annonce hivernale avec de fortes chutes de neige ☃️ On espère rapidement pouvoir intervenir sur les plus faibles pour compléter leurs provisions. Le point en février 📝
L’équipe Confidences d’Abeilles