vue du mont blanc depuis la clusaz

Les colonies sont mises à rude épreuve en février. Les alternances entre journées ensoleillées avec une température avoisinant les 10 degrés et celles de grisaille intense couplée d’un froid mordant dictent complètement l’activité des abeilles. Un jour actives, à la recherche de pollen et d’eau, elles doivent le lendemain retomber dans leur torpeur hivernale pour assurer la survie du groupe. Heureusement, février est le mois le plus court et dès le 1er mars, la vague de froid intense qui traverse la France devrait laisser place à des températures plus clémentes. Les rentrées de pollen pourront reprendre et l’élevage des nouvelles abeilles avec.

Que se passe-t-il dans la ruche ?

Encore une fois cela dépend beaucoup de la position géographique des colonies. Dans le Sud (Var), les abeilles sont très en avance sur la saison. On peut déjà trouver des ruches avec un couvain très développé (fin mars normalement) et bien populeuse.

Dans nos montagnes, les interventions ne sont pas possibles pour le moment. La grisaille permanente et le vent empêchent encore les abeilles de sortir profiter des premières fleurs. Il faut donc se contenter de surveiller les réserves et veiller à la tranquillité du rucher.

grisaille au dessus de faverges

Préparer les premières interventions

Le réveil de la nature va fortement dynamiser le développement des colonies et il faudra être prêt à les accompagner. Attention à la visite de printemps trop précoce. Elle ne doit pas entraîner un refroidissement trop important du couvain au risque de freiner la colonie dans son développement. Il faut plutôt privilégier une observation extérieure et attendre une période de 3/4 jours avec un temps ensoleillé et une température supérieure à 15 degrés en journée.

abeilles entrée ruche

On peut se faire une idée en observant l’activité de la ruche sur la planche d’envol. Nombre d’abeilles, quantité de pollen rapporté, propreté de la planche et travail de nettoyage de la ruche, quantité d’abeilles mortes devant les ruches sont des indicateurs de santé de la colonie.

L’idéal est de pouvoir comparer plusieurs colonies entre elles. En effet, à la suite de 8 années d’observations, l’INRA-BioSP est arrivé à la conclusion que les colonies d’un même rucher ont un développement synchronisé (http://w3.avignon.inra.fr/lavandes/biosp/rapportfinal2016.pdf, page 20) ; les comparer permet de donc de détecter celles dont le comportement différerait de la moyenne. Il faudrait alors en déterminer les causes et agir en conséquence.

Les interventions à venir

Traitement contre le varroa C’est le moment de traiter contre le varroa. Plus tôt il est fait et plus la prolifération de l’acarien est limitée ; on évite aussi de télescoper traitement et pose des hausses pour récolter le miel.

Changement des plateaux de sol

Opération d’autant plus importante si les plateaux sont pleins et ne laissent pas tomber les déchets en dessous. L’utilisation des plateaux plastiques NICOT facilite grandement la tâche ; sur un corps bois ou plastique il suffit de le détacher, une personne porte la ruche et la seconde glisse un nouveau plateau. Avant de passer à la ruche suivante il faut nettoyer celui qui vient d’être retiré avec une brosse et de l’eau de javel.

plateau sol d'une colonie morte

Ici la colonie est morte de faim, printemps 2017

L’observation du plateau fournit de nombreuses informations. Pour une question d’efficacité on peut le prendre en photo et faire l’analyse tranquillement au chaud après l’intervention (un article sur l’observation en anglais http://allmorgan.com/observing-bee-bottom-board/).

Rendez-vous le mois prochain pour vous parler de la visite de printemps

L’équipe Confidences d’Abeilles