rucher champêtre au plus grand des calmes

Nous y voilà, il semblerait que le printemps (l’été ?) ait finalement décidé de pousser l’hiver vers sa sortie. Nos colonies n’ont pas été affectées par le léger redoux début février et se sont largement préparées au retour des fleurs. Bien que très limitées en provision, malmenées par le vent et les chutes d’arbres, elles ont passé l’hiver sans encombre. Encore peu populeuses il y a quelques semaines, nous voyons déjà de nouvelles recrues venir grossir les rangs. Le coup d’envoi est bel et bien donné !

Quelle effervescence sur les ruchers !
La visite de printemps a eu lieu début avril et s’il y a une chose à retenir c’est la frénésie qui s’empare des abeilles.

entrée d'une ruche avec des milleirs de butineuses volant dans tous les sens

Visite de printemps, quel bilan ?

C’est la visite clé pour l’apiculteur, celle qui va lui permettre de remettre le nez au milieu de milliers butineuses et d’évaluer leur capacité à produire du miel pour la saison qui se profile.
Une température extérieure supérieure à 15 degrés, du soleil, peu de vent, les conditions étaient réunies pour ouvrir les colonies et inspecter les cadres.
Quelles observations ?

  • Le comportement à l’ouverture

Les abeilles sont-elles calme, affairées ou plutôt agitées, courantes et bruyantes ? Ce dernier comportement doit nous alerter sur la présence ou non d’une reine. Observé sur l’une des colonies nous avons effectivement constaté que les abeilles étaient orphelines depuis plusieurs jours.

  • L’aspect des cadres et les quantités de provisions

Il faut réussir à renouveler 3 cadres par an pour maintenir un habitat sain sans pour autant retirer trop de provisions. En inspectant les cadres nous nous sommes surtout rendus compte que la reine allait très rapidement manquer de place pour pondre. Le pollen stocké par les abeilles occupe de trop nombreuses cellules et le miel cristallisé dans les vieux cadres n’était pas éliminé. Le changement a donc ce double triple intérêt de supprimer les vieilles bâtisses, d’occuper les cirières à la construction, et de proposer un nid à couvain tout neuf pour des abeilles en meilleure santé. Qui plus est, la reine préfère amplement le neuf à l’ancien.

un cadre de corps avec un couvain régulier

  • La quantité et l’aspect du couvain

C’est un critère important pour juger la bonne santé de la reine, donc sa capacité à « manager » correctement ses filles pendant la saison. On est plutôt rassurés de ce côté-là ! Bien que nos colonies présentent de petites disparités de développement, l’ensemble est très prometteur. Les surfaces de couvain sont importantes, il est uniforme et en pleine expansion. Le pollen ne lui fera pas défaut, il y en a de partout !

  • La reine

Est-ce que celle en place est bien celle qui était là fin 2017 ? Sa ponte est-elle régulière ? Réponse : oui de partout sauf dans une ruche devenue orpheline. Ce suivi des reines nous permet de remplacer celles qui, trop vieilles, ne seraient plus capables d’assurer le développement du groupe.

une reine entourée de sa cour

  • Les abeilles

Y en a-t-il des malades ? Le varroa est-il présent. Mis a part quelques-unes présentant des malformations dues aux varroas elles vont bien et le parasite a pu être éliminé avant les premières miellées.

Le mois des essaims

Qu’est-ce qu’un essaim ? C’est la scission en 2 d’une colonie pour en former 2 nouvelles. Le risque que ce phénomène naturel se produise est renforcé cette année en raison des conditions climatiques à venir (pluie et temps orageux plus fréquents qu’à l’ordinaire).

un essaim qui vient de se poser dans un buisson

Pourquoi cherchons-nous à l’éviter ? Tout simplement parce que la perte d’une importante partie de l’effectif nuit considérablement aux récoltes de miel ; c’est aussi une (importante) dépense d’énergie et de temps que de courir après un essaim ayant élu domicile dans une cheminée par exemple. Si les apiculteurs font l’effort de proposer une autre maison à ces abeilles, c’est plus par conviction que par intérêt. Il n’y a absolument rien à y gagner si ce n’est des colonies à problèmes. Nous aurons l’occasion de revenir sur l’essaimage en mai.

Rendez-vous donc en mai pour vous parler de quelques essaims qui auront tout de même choisi de voler vers de nouveaux horizons et de nos colonies qui déborderont d’abeilles.

L’équipe Confidences d’Abeilles