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Les temps sont durs pour les abeilles qui font face à une raréfaction des sources de nectar. Les plantes mellifères accusant le contrecoup des fortes chaleurs ne sont en effet plus capables d’en sécréter suffisamment. On peut donc exceptionnellement voir des abeilles adopter le comportement des guêpes et aller se sustenter de fruits trop mûrs.

Que se passe-t-il dans la ruche ?

La grande remise en ordre entamée en juillet se poursuit en août et les abeilles commencent doucement à préparer leur hivernage. Les faux-bourdons disparaissent les uns après les autres, les cires sont remises en état pour accueillir les abeilles d’hiver et les provisions sont relocalisées sur les cadres des extrémités.

En arrivant sur le rucher on voit fréquemment des « bataillons » d’abeilles qui, en rang serré, ventilent l’intérieur de leur ruche. Accrochées à la planche d’envol elles utilisent leurs ailes pour créer un courant d’air nécessaire au maintien des 35°C que requiert le couvain.

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Abeilles sur la planche d’envol en train de ventiler l’intérieur de leur ruche

La planche d’envol est aussi le théâtre de confrontations violentes entre les gardiennes et des intrus convoitant les provisions de la colonie. Les guêpes notamment tentent leur chance mais aussi les frelons qui rôdent autour des ruches et « croquent » régulièrement quelques ouvrières. L’apiculteur doit être extrêmement vigilant à cette période. Les intrus sont parfois les abeilles de la ruche voisine qui ont trouvé plus simple de piller leurs sœurs plutôt que d’aller butiner des fleurs.

Que faire des cadres fraîchement extraits ?

Une fois le miel extrait des cadres l’apiculteur cherche à faire « lécher » par les abeilles les traces qui pourraient subsister pour d’une part ne rien gâcher et d’autre part nettoyer ces cadres pour les stocker dans les conditions optimales. Deux solutions se présentent alors :

  • Les cadres sont directement reposés sur les ruches avec un accès réduit pour que les abeilles de la colonie concernée aient l’impression de piller leur propre miel.
  • Faire des piles de hausses en plein air et autoriser toutes les abeilles des alentours à participer au festin.

Les deux solutions se défendent, la première étant préférable mais beaucoup plus risquée. L’odeur de miel est tellement forte que de nombreuses ouvrières étrangères tenteront de prendre part au festin. On peut essayer de réduire la porte d’entrée pour faciliter le travail des gardiennes, parfois ce n’est pas suffisant ; nous en avons fait l’amère expérience réussissant à sauver la pauvre colonie par un isolement forcé. Une autre n’aura pas eu autant de chance, bien que n’ayant pas reçu de cadres à nettoyer elle n’a pas été assez forte pour lutter contre les pillardes ; dévalisées de leurs provisions les abeilles sont mortes de faim.

La visite d’automne

enfumoir et abeilles

C’est une étape très importante en vue de la prochaine saison. La préparation des colonies débute dès maintenant et ne doit être en aucun cas négligée si l’on veut pouvoir retrouver ses colonies en vie au printemps. Il s’agit de contrôler visuellement les cadres, la qualité du couvain, de s’assurer que la reine est en pleine forme et d’estimer la quantité de provisions. On en profite aussi pour réorganiser un peu les cadres, les vieux sont placés sur les bords en vue d’une élimination en mars. Pour passer un hiver sans problème, la colonie doit disposer de 15 à 20 kilos de provisions. Avec 4 ou 5 cadres remplis on peut être rassuré. Il ne faut pas non plus oublier que le facteur population est important. Plus les abeilles seront nombreuses et moins elles s’épuiseront à réchauffer l’intérieur au cours de l’hiver. Les petites colonies doivent donc être réunies pour maximiser les chances de survie.

Ne pas oublier le varroa

De nos jours, le combat contre varroa est devenu un impératif. Pour assurer la survie du cheptel les traitements vétérinaires sont devenus aussi indispensables que dans d’autres branches de l’agriculture. Une chose impensable il y a quelques dizaines d’années.

Aussitôt la dernière récolte faite il faut appliquer le traitement. On optimise ainsi son efficacité puisque ce sont les abeilles à naitre qui en bénéficieront. Ces abeilles d’hiver sont justement celles qui vont permettre à la colonie de traverser la période critique et de se relancer de la meilleure des manières possibles au printemps.

Qu’est-ce que l’abeille d’hiver ?

A la différence de l’abeille d’« été » qui ne vit que 6 ou 7 semaines celle d’hiver vit environ 6 mois. La longévité de celle-ci serait inversement proportionnelle au travail fourni pour les récoltes. Les abeilles d’hiver arrivent dans la colonie au moment où les tâches « ménagères » sont réduites et la majeure partie des provisions déjà emmagasinée. Elles n’ont donc pas besoin de travailler autant que leurs prédécesseurs. Si la taille ne les différencie pas, la balance oui, elle penche légèrement du côté des abeilles d’hiver.

De notre côté nous allons en profiter pour descendre les ruches qui étaient dans les alpages. Nous allons ensuite mener notre « petite » visite d’automne et on vous retrouve le mois prochain.

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Nicolas & Gaëtan

2022-06-29T11:02:14+01:00